« Si tous les jeunes du monde » - ou « La rencontre » - est un groupe sculpté commandé en juillet 1965 au titre du 1% artistique, lors de la construction du lycée Jean Rostand.
Cette sculpture fait partie d'un programme décoratif établi par les architectes Georges Richard et Pierre Daubin, puis confié aux artistes Salomé Vénard et Bruno Lebel. Ce dernier est l'auteur d'un claustra, « Le poisson lumineux », situé dans le hall principal de l’établissement.
Le groupe sculpté, signé Salomé Vénard, est situé sur un talus de verdure, au centre du parking de l'établissement donnant sur l'avenue du Père Charles de Foucauld.
Des blocs de pierre de Lavoux, extraits des carrières de Chauvigny (vers Poitiers), ont été transportés dès 1965 jusqu’au lycée. Des aides ont été chargés de les dégrossir*. Puis, à partir d’études préparatoires - croquis et dessins, puis maquettes représentant l’œuvre à taille réduite -, Salomé Vénard et quelques jeunes sculpteurs de son atelier - parmi lesquels Michel Fauconnier - ont taillé la pierre sur place, selon le procédé de la taille directe - c’est-à-dire qu’à partir des dessins réalisés sur les blocs par Salomé Vénard, ils les ont dégrossi et affiné jusqu’à obtenir la forme souhaitée.
En résultent deux statues en pierre placées sur un socle constitué de plusieurs blocs du même matériau, de façon à ce que les figures se détachent du ciel. L’ensemble mesure environ 1.50 m de long, 1.20 m de large et 3.50 m de haut.
Elles représentent un jeune homme dont le regard va vers le lycée de jeunes filles - actuel lycée Fresnel - et une jeune fille tenant le bras de son camarade, cherchant, elle, à deviner les pistes du stade et de la piscine. L’ensemble symbolise la jeunesse, et évoque, à la demande des architectes, mais de façon réservée, une idylle juvénile.
Selon les mots de l’artiste, « les deux statues sont traitées en plans simples, dans un esprit monumental ». Les formes quelque peu géométriques et épurées de leurs habits, de leurs yeux et de leur nez, mais aussi de leur coiffure rappellent d'autres sculptures de Salomé Vénard. Par ailleurs, celle-ci reprend le thème du couple, récurrent dans son œuvre monumentale : si à Caen, le jeune homme et la jeune fille se font face, le couple réalisé pour Besançon se tournent presque le dos, quand « Orphée et Eurydice » (collection particulière) sont soudés l'un à l'autre.
L'artiste travaille de nouveau avec Bruno Lebel en 1974 pour la décoration du lycée Marguerite de Navarre à Alençon.