Intéressés par les recherches effectuées par le Prix de Rome Bruno Lebel dans le domaine des matières transparentes, les architectes Georges Richard et Pierre Daubin, chargés de la construction du lycée Jean Rostand dans les années soixante, font appel à lui pour décorer le nouvel établissement au titre du 1% artistique.
La réalisation de son projet ainsi que celui de Salomé Vénard, consistant en un groupe sculpté intitulé « Si tous les jeunes du monde », est acceptée le 5 juillet 1965 par la commission nationale d'agrément des artistes.
Les deux artistes travailleront de nouveau ensemble en 1974 pour la décoration du lycée Marguerite de Navarre à Alençon.
Si l’arrêté ministériel du 28 juillet 1965 valide l’exécution d’un « panneau décoratif en béton constitué par des dalles de verres enchâssées dans une résille béton », Bruno Lebel conçoit finalement en 1967 un claustra* composé de blocs de pierre blanche, dans lesquels sont encastrées des dalles de verre colorées fondues dans une résine polyester.
Celle-ci créée une grisaille de surface, visible des deux côtés de l’œuvre fragmentée en trois panneaux formant une cloison - donnant sur une petite cour ainsi que sur un hall reliant les deux bâtiments d'externat du lycée.
Sur le thème « Le poisson lumineux », ce claustra de 10.85 m de long pour 3 m de haut environ représente deux poissons de taille différente, le plus gros semblant guider le plus petit. Les ouvertures créées pour les dalles de verre permettent de laisser passer la lumière provenant de la petite cour et illumine le hall.
Depuis les travaux de réfection engagés en 2013-2014 dans cet espace à l'initiative du lycée, des bancs ont été aménagés devant l’œuvre.