Le lycée Mézeray se compose de bâtiments d’époques différentes. Cette architecture dense, voire labyrinthique, rend parfois difficile le parcours de l’établissement. Fort de ce constat, Vincent Fradet a proposé en 2011 de réaliser au titre du 1% artistique une œuvre signalétique intitulée « Vélin » - mot désignant à la fois un parchemin et une sorte de calque en dentelle.
Celle-ci se compose de deux hexagones rouges et blancs, où figure le mot « Ici ». Formant un point de départ à chaque entrée de l'établissement, ils sont reliés par une ligne rouge peinte au sol. Sorte de fil d’Ariane, elle est parsemée de cinq points identiques aux premiers, placés à des carrefours où la circulation est plus dense.
Chacun de ces points signale, par une anamorphose* de couleur rouge, l’entrée et le nom - sous forme de lettre - d’un bâtiment du lycée. C’est uniquement à partir de ces repères que les usagers peuvent « activer » les anamorphoses. Au-delà, ils peuvent « entrer » dans ces formes et découvrir leur composition.
Sur la salle polyvalente - dont la construction est à l'origine de cette commande -, l’anamorphose présente des formes hexagonales faisant référence au point d'Argentan. Pour citer l'artiste, « symbole historique et identitaire à partir duquel tout est possible, c’est un support polyvalent. La forme hexagonale est une structure [...] dont la multiplication semble infinie ». Ces caractéristiques renvoient à celles de la salle polyvalente et à sa vocation d’accueillir des publics et des initiatives variés.
Réalisé à partir de trois axes de travail - l'approche et la perception du site, le rapport de l'œuvre d'art au site, et le rôle central des usagers -, « Vélin » s’inscrit dans les recherches menées par l’artiste sur les rapports qu’entretiennent les usagers d’un lieu avec celui-ci, avec son volume, son espace et sa morphologie.
Construite sur la base d’une structure simple et continue - une ligne au sol parcourant le lycée -, cette œuvre permet une nouvelle appréhension du repérage et du déplacement sur le site. Parce qu’elle indique qu’il y a quelque chose à voir - les anamorphoses -, elle incite aussi « à se tourner activement vers son environnement », à le regarder attentivement.
En écho à cette ligne, les anamorphoses s’appuient sur la réalité du site - les entrées et le nom des bâtiments. Elles donnent de la perspective à l'espace en accentuant des lignes directrices ou en plaçant en leur cœur un élément anodin du mobilier urbain. Selon l'artiste, elles invitent à prendre une posture par rapport à l'environnement et à entrer dans cet espace.
Au-delà de son avantage pratique - guider -, l’œuvre invite donc usagers et visiteurs à appréhender les bâtiments, à porter un (nouveau) regard sur l'établissement.
A VOIR : La présentation de l’œuvre sur le site Internet de l'artiste