Cette tapisserie intitulée « Les saisons » est l'un des plus grand format tissé d'après un carton de Marc Saint-Saëns.
Dans sa thèse Marc Saint-Saëns décorateur mural et peintre cartonnier de tapisserie, Michèle Heng, indique que l'artiste écrit à l'atelier Raymond Picaud le 15 octobre 1968 pour lui confier la réalisation du carton des « Saisons ».
En avril 1969, Saint-Saëns précise au lissier* : « Les dimensions de la tapisserie sont 2,85 sur 6 m. Il faut y arriver exactement car cette tenture doit revêtir le mur d'un angle à l'autre et du plafond à la plinthe ». Deux ans s'écouleront entre la commande et la fin du tissage. En effet, la date de livraison a été retardée à plusieurs reprises, à la suite des évènements de mai 1968, et des obligations de l'artiste, professeur aux Arts décoratifs.
Cette tapisserie a donc été réalisée à partir d’un carton numéroté*, travaillé en quatre bandes verticales, et en partie peint à la gouache, conçu par Marc Saint-Saëns en 1968. A partir de ce carton, l’atelier du lissier Raymond Picaud a élaboré un échantillonnage de couleurs*, puis tissé en basse-lisse* cette œuvre commandée au titre du 1% artistique pour le lycée agricole Auguste Loutreuil.
« Saint-Saëns avait déjà traité le thème des Saisons dans la propriété de ses beaux-parents à Vigoulet en 1935 puis dans « Printemps/Automne » en 1945. Dans les « Saisons » de Sées, il abandonne toute figuration allégorique et évoque la marche du temps par les différents aspects d'un arbre » (Marc Saint-Saens décorateur mural et peintre cartonnier de tapisserie, Michèle Heng).
La tapisserie rappelle ainsi le type d’établissement pour lequel elle a été créée : un lycée agricole où la travail des champs est au cœur des enseignements délivrés, et où les saisons marquent le rythme scolaire des élèves dans le calendrier des cultures.
Installée dans le parloir de l’établissement en 1969, elle a été prêtée à plusieurs reprises pour être exposée à la galerie La Demeure à Paris en 1970, au musée départemental de la tapisserie à Aubusson et à la maison des congrès et de la culture de Clermont-Ferrand en 1987, ainsi qu'au musée d'Avranches dans le cadre de l’exposition « Dialogues avec Lurçat » (1992).
Elle est actuellement accrochée dans le hall d'accueil du lycée agricole.