En 1961, le sénateur-maire de Caen Jean-Marie Louvel commande à Anna Quinquaud un monument aux morts pour le calvaire Saint-Pierre, afin de remplacer l’ancien, érigé en 1875 et détruit lors les bombardements de 1944.
L’élu la connaissait pour l’avoir déjà rencontrée, peut-être lors du voyage d’agrément qu’elle effectue en 1935 au départ du Havre, à bord du paquebot Colombie où elle fréquente l’élite officielle française, ou lors de leurs voyages respectifs en Afrique (Jean-Marie Louvel séjourne au Maroc entre 1928 et 1930, en qualité d'ingénieur, et Anna Quinquaud au Sénégal, au Soudan, en Guinée, en Éthiopie, en Somalie et à Madagascar entre 1925 et 1935).

Le monument commémoratif terminé en 1962, l'artiste est sollicitée l'année suivante par la municipalité pour exécuter la décoration, au titre du 1% artistique, du collège d'enseignement général de filles « Calvaire Saint-Pierre » - actuel lycée Victor Hugo. Ce dernier est construit sous la direction des architectes Guy Morizet, Jacques Laloue, Marcel Clot et Bernard Huet.

Reprenant le motif d’un bas-relief (41 cm x 33,5 cm) en plâtre rehaussé de couleurs exécuté vers 1940, elle propose au cours de l’automne 1963, une décoration sur le thème « Petite fille jouant au ballon ».
Son projet est présenté en juin 1965 par Guy Morizet à la commission nationale d'agrément des artistes. Celle-ci, considérant la modicité du crédit imparti, ne s’oppose pas à sa réalisation, officiellement validée par un arrêté ministériel le 28 juin suivant.

Anna Quinquaud dispose alors d’un délai de deux mois pour procéder à l’exécution du bas-relief, qu’elle destine au pignon ouest du bâtiment donnant sur la rue Edmond Gombeaux.
Elle recourt à un matériau peu onéreux et simple d’utilisation : le ciment-pierre. Celui-ci a probablement été coulé dans un moule, lui-même élaboré à partir d’un modèle grandeur nature. L’œuvre définitive mesure 3.50 m sur 2.50 m environ.

Comme son titre l'indique, cette création représente une fillette coiffée d’une queue de cheval et vêtue d’une robe, tenant dans ses mains deux bouquets de ballons et paraissant courir dans l’herbe. Derrière elle, deux autres s'envolent. Malgré la demande formulée par la commission nationale lors de l'examen de ce projet, la polychromie n'a pas été supprimée.
Ce motif enfantin et féminin est adapté à son lieu d’implantation - un collège de jeunes filles.

L'artiste collabore de nouveau avec Guy Morizet pour la décoration des écoles Robert Doisneau (en 1973) et Jean Moulin (en 1974), quartier Venoix à Caen.