Dans le hall d’entrée du bâtiment du GRETA, au sein du lycée Arcisse de Caumont, une mosaïque* composée de carreaux de marbre et de pâte de verre est signée Henri Van Moé.

Réalisée entre mi-août et mi-septembre 1967, elle s'étend sur deux murs en retour, pour une surface totale de 22.70 m2.
Elle représente un environnement végétal stylisé, constitué d’arbres (avec ou sans feuilles, à fruits), de branches, de feuilles, de buissons, de fleurs, de tournesols, de graviers, de galets, d'herbe, d’une fontaine, ou encore de colombes.

Sans titre, Henri Van Moé © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Anastasia Anne

Henri Van Moé s'est exprimé sur les modalités de réalisation d'une telle mosaïque, dans le n°1 de la revue Mur Vivant*, en juin 1966 :
«  Il convient [...] en premier lieu d’établir une maquette en couleur et un dessin à grandeur d’exécution aussi rigoureux que possible [...].

Une fois la maquette établie et le dessin agrandi, le fond de mur ou le support doivent être mis en condition de recevoir la mosaïque [...]. Sur le mur de béton, de brique ou de pierre, on place un mortier* parfaitement dressé mais présentant certaines aspérités qui assurent le bon accrochage de l’enduit servant à la pose des mosaïques. Cette opération terminée, on reporte alors le dessin sur le mur [...].

Les matériaux qui constituent la mosaïque font aussi l’objet d’un choix attentif. Suivant le cas, on dispose du marbre ou de la pierre qui procurent de grandes variétés naturelles de coloris aux tons pastel, d’apparence mate, et qui confère à l’œuvre une grande noblesse. On utilise aussi des émaux* ou pâtes de verre aux gammes illimitées de couleurs riches et d’apparence brillante. Il est souvent possible et souhaitable de les employer ensemble.
La coupe des matériaux se fait à l’aide d’une marteline et d’un tranchant [...]. Les morceaux de mosaïque se présentent sous la forme de cubes aux dimensions variables suivant la nature du travail.

Sans titre (détail), Henri Van Moé © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Anastasia Anne

L’enduit servant de liant à la pose des mosaïques doit être également très soigneusement préparé. Cet enduit se compose de chaux grasse et de sable fin auxquels on peut ajouter du ciment pour accroître la solidité [...].

Une fois en possession de tous ces éléments, on peut alors entreprendre l’exécution. On procède par application de petite surface d’enduit d’une épaisseur d’un centimètre environ. Suivant le dessin, il est déposé d’une manière régulière et les parties de dessin qui ont été recouvertes sont retrouvées par une légère gravure, pratiquée à l’aide de la truelle. Il ne reste plus qu’à procéder à la pose des cubes en tenant compte des effets voulus sur la maquette [...].

Alors [...] un dialogue s’établit entre le mur et l’artiste, une matière inerte commence à vivre, se discipline sous ses doigts. Et là, affranchi des problèmes de recherches et de techniques, l‘artiste peut se livrer tout entier à la matière ».