Le peintre-graveur Georges Arnulf a réalisé près d'une dizaine de décorations murales en cuivre gravé dans le cadre du 1% artistique, dont deux pour la Normandie.
Il conçoit la première en 1975 pour le hall d’entrée du collège Léo Lagrange au Havre, dont la construction a été confiée à son ami Paul Vimond.
Trois ans plus tard, l’architecte, maître d’œuvre du lycée hôtelier Maurice Marland à Granville, fait de nouveau appel à lui pour élaborer une décoration similaire.

A partir de dessins préparatoires grandeur nature, Georges Arnulf conçoit « Les quatre saisons ». Cette œuvre, sur le thème de la nature, représente des arbres aux feuillages différents symbolisant le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. L'artiste reprend là un motif déjà traité en 1976 pour la décoration murale en cuivre gravé de l’EREA de Saint-Aubin-Le-Cloud (architecte Louis Blanchet), qu'il décline de nouveau pour celle du lycée horticole de Niort (architecte Jean Boutillon).

Georges Arnulf dans le jardin de son atelier, vers 1976 : mural en cuivre gravé pour l'EREA de St-Aubin-le-Cloud © droits réservés Georges Arnulf dans le jardin de son atelier, vers 1976 : mural en cuivre gravé pour l'EREA de St-Aubin-le-Cloud © droits réservés

L’œuvre granvillaise mesure 6 m de long pour 2.60 m de haut environ. Elle se compose de neuf plaques de cuivre rouge gravées à l'eau forte.
Ce procédé consiste à dessiner des motifs dans le métal à l’aide d'un acide. En règle générale, les zones à graver sur la planche de métal sont délimitées par un léger tracé réalisé à l’aide d’une pointe dure. Les parties à protéger de l'acide sont recouvertes d’une couche de vernis. La plaque de métal est plongée dans un bain d'eau-forte - du perchlorure de fer, un liquide neutre de couleur noir agissant comme un acide au contact de l’eau - qui attaque les parties du métal dénudé. Puis la plaque est sortie de son bain, rincée à l'eau claire et le vernis protecteur est enlevé. Des creux apparaissent alors aux endroits où l'acide a agi.
Pour forcer le trait des motifs représentés, Georges Arnulf a noirci à l'oxyde les creux créés par la gravure.

A l'issue de près deux mois de travail, l’artiste, aidé par son assistant (son fils, devenu sculpteur-graveur) et par quelques ouvriers du lycée, a installé sa création en 1978.
Les neuf plaques ont été fixées par une colle néoprène sur le mur de l’un des lieux les plus fréquentés de l'établissement : le grand hall d’entrée. Un éclairage spécial devait mettre en valeur ce mural au « caractère chaud et riche, en dessin comme en couleur ».

<em />Les Quatre Saisons</em>, Georges Arnulf © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Anastasia Anne, 2014

A la suite de la réfection de cet espace, « Les quatre saisons » ont été déposées. Actuellement conservées au sein du Conseil régional de Normandie (site de Caen), elles seront prochainement réinstallées dans le lycée pour lequel elles ont été créées.