La sculpture monumentale, située devant la façade nord des bâtiments d’externat et de demi-pension du lycée Edmond Doucet, est la première création de Sergio de Camargo au titre du 1% artistique.
Issue d'un projet de décoration élaboré par le sculpteur brésilien et accepté en mai 1972 par la commission nationale chargée de l'étude des projets de décoration dans les édifices publics, elle a été réalisée à Massa (Italie) au cours de la seconde moitié de l'année, pour être installée en mars 1973 au sein de l’établissement.

Tour modulée (détail), Sergio de Camargo © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Manuel De Rugy, 2016 Tour modulée (détail), Sergio de Camargo © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Manuel De Rugy, 2016

Cette œuvre intitulée « Tour modulée » se compose de 185 modules parallélépipédiques en marbre blanc de Carrare, dédoublés en trois tailles. Ils ont été superposés et ordonnés les uns par rapport aux autres de façon à ce que leurs angles intérieurs ou extérieurs s’opposent.
De cette juxtaposition résulte une tour de plus de 4 mètres de hauteur, fixée sur une base carrée de 90 cm sur 90 cm. La signature de l’artiste, gravée dans le marbre, figure sur la partie basse de l’œuvre.
Elle rappelle la « Tour monumentale » sculptée par Camargo en 1963-1965 à Massa (Italie) et exposée en 1972 au musée des Sables de Port-Barcarès (Pyrénées-Orientales).

Maquette de la Tour modulée de Sergio de Camargo. Document Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, cote 20020101/18. © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Sabrina Blanchet

La « Tour modulée » du lycée Edmond Doucet s’inscrit dans les recherches menées par Sergio de Camargo dans les années 1970. C'est en effet à cette époque qu’il utilise presque exclusivement le marbre - et plus spécialement celui de la province de Massa Carrare en Italie où il possède un atelier - dans ses œuvres après l’avoir expérimenté dès le milieu des années 1960. Ce matériau traditionnel dans le domaine de la sculpture, l’intéresse à double titre : il accentue le caractère de permanence et de stabilité d’une œuvre, et il réagit plus efficacement aux effets de la lumière qui lui donnent un aspect dynamique.

Vue de l'extérieur, la composition conservée au lycée Edmond Doucet s’intègre - tout en se détachant par sa verticalité - au bâtiment devant lequel elle est placée, lui-même modulé horizontalement. Vue de l’intérieur, sa silhouette se dissocie de l’espace bleu surplombant la rade de Cherbourg.


Pour + d'infos sur cette œuvre : http://www.iacbrasil.org.br/logradouro-artista/15