Cette sculpture monumentale abstraite, probablement installée en 1982 au lycée Jean Guéhenno, est le fruit d’une commande passée à Bernard Alleaume et Yvette Vincent-Alleaume au titre du 1% artistique.
Elle se compose de plaques d'acier corten découpées et soudées entre elles. L’ensemble de la structure mesure 5 m de longueur, 8 m de largeur, 1.20 m de haut en moyenne, et pèse environ 5000 kg. Elle est placée sur une plateforme en béton de 84 m2.

<em>Archéologie</em>, Bernard Alleaume et Yvette Vincent-Alleaume © Région Basse-Normandie – Inventaire général – Anastasia Anne

Intitulée « Archéologie », elle évoque une usine passée qui surgit d’une fouille ouverte.
L’implantation retenue, entre les bâtiments des ateliers et de l’externat, au cœur d’un aménagement paysager composé de plantations, de pelouses et d’un jeu de talus de 3 m de dénivelé, permet de la découvrir progressivement, à la façon des chercheurs exhumant des vestiges au cours de fouilles archéologiques.
Ainsi, on aperçoit à partir de l’entrée de la cour, d’où l’on arrive par un plan incliné et par une succession de plan, une masse lointaine dont se détachent quelques éléments. Puis lorsque l’on s’approche, on peut voir des détails comme les portes, les sheds (toiture en dents de scie), ou encore les grandes cheminées qui caractérisent une usine.
Le choix de l’acier corten accentue cette impression de vestige. La patine couleur rouge brune que ce métal prend naturellement dans le temps, lui donne un aspect « rouillé », qui sert l’expression « archéologique » voulue par les artistes.

Cette usine fossile fait référence à l'ère industrielle de Flers. En effet, la ville, dominée par l’industrie textile depuis 1820, a été sinistrée à 70% lors des bombardements de juin 1944, puis en chantier permanent jusqu’aux années 1960. Le transfert de l’industrie cotonnière vers des pays industrialisés, producteurs de matière 1ère et disposant d’une main d’œuvre bon marché, a également porté préjudice à bon nombre d’industries textiles françaises, et par là-même à celles de Flers. Elles ont assuré, bon an mal an, la production de tissus de coton jusqu'en 1970 environ. Puis la ville a trouvé un nouveau souffle avec l’émergence des secteurs agro-alimentaire et mécanique.